La Perruche multicolore nous vient d’une large partie de l’Australie, du Sud-Est du Queensland, via la Nouvelle Galles du Sud, le Nord-Ouest du Victoria, le centre de l’Australie méridionale jusqu’en Australie occidentale.
Appellations
- Scientifique: Psephotus varius
- Néerlandais: Veelkleurenparkiet
- Anglais: Varied Parrot, Many-colored Parrot
- Allemand: Vielfarbensittich,, Buntsittich
Description
Il est facile de distinguer le mâle de la femelle de cette espèce, la palette de couleurs est très différente.
Mâle. Le dessus de la tête est presque entièrement vert brillant, les joues, le cou, la poitrine et le dessus de l’abdomen le sont aussi. La nuque, le dos et les rémiges médianes sont extérieurement d’un vert mat. Le front a une couleur jaune, entre l’occiput et la nuque existe une tache rouge. Le ventre et les cuisses sont jaunes plus ou moins marqué d’orange. Au-dessus de la tache rouge sur les plumes inférieures de couverture caudale nous pouvons apercevoir une bande vert jaunâtre accolée à un trait bleuâtre. Les petites plumes de couverture alaires sont jaunes tandis que l’extérieur des rémiges externes est bleu. Les rectrices médianes sont d’un bleu mâtiné de vert, les rectrices externes sont bleues avec une teinte blanche. Les yeux sont bruns. Les pattes sont gris-brun.
Femelle. Elle est majoritairement brun-vert. Le ventre et la poitrine sont vert clair. La pointe des ailes est rouge et les ailes ont une barre sur le dessous. Le bec est gris-brun.
Jeunes. Ressemblent aux adultes mais en plus terne. Les jeunes mâles ont un peu de rouge sur le ventre, cela permet de différencier les sexes très rapidement, au nid déjà. Les ailes ont une bande sur le dessous. La première mue juvénile débute dès que les jeunes ont trois mois.
- Poids: varie entre cinquante-cinq et septante grammes
- Taille: plus ou moins vingt-sept centimètres
- Sous-espèce: aucune
- Population sauvage: stable
- En volière: souvent rencontrée chez les amateurs
- Voix: niveau sonore acceptable
Reproducteur précoce
La Perruche multicolore est un reproducteur précoce. On peut s’en apercevoir dès le mois de février. Un nichoir artificiel faisant 20 x 20 x 35 centimètres et doté d’un trou d’envol de sept centimètres fera parfaitement l’affaire. Bien nettoyer les nichoirs à chaque début de saison si ce l’a déjà été fait à la fin de la précédente, employer une substance contenant du fongicide et un désinfectant contre les virus et les bactéries. Le fond du nid est rempli avec des copeaux et de la tourbe.
La femelle va y pondre de trois à sept œufs, elle les couvera durant dix-neuf jours. Les jeunes quitteront le nid à l’âge de trente à trente-cinq jours. Ils sont pratiquement indépendants quatre semaines après la sortie du nid. On les baguera avec une bague au diamètre variant entre quatre millimètres et demi et cinq millimètres. Il faudra veiller à ce que le père ne commette pas d’infanticide sur ses fils, cela n’est pas rare. Les Perruches multicolores ont deux tours de ponte par an.
Les jeunes Perruches multicolores sont déjà matures dans leur première année. On ne pourra toutefois prétendre à des résultats valables que dès la seconde année des reproducteurs. Dans l’optique des unions librement consenties par les futurs partenaires, on placera les jeunes oiseaux dans une grande volière. Cela n’est pas dénué de risques car il peut y avoir des empoignades. On séparera les couples formés, excellente manière de former de bonnes paires de reproducteurs.
En volière
Les dimensions de la volière qui abritera un couple de Perruches multicolores seront de trois mètres de long sur un mètre de large et deux mètres de haut. Dites-vous bien qu’ici le trop n’est pas l’ennemi du bien. Il est possible de faire se reproduire cette espèce dans de grandes cages cubiques dont l’arête fait soixante centimètres. Je préfère voir mes oiseaux voler, c’est pourquoi je ne pratique pas l’élevage de cette dernière manière; certains éleveurs n’ont parfois pas le choix, nécessité fait alors loi. La volière devra être à l’abri du gel en hiver, c’est suffisant. Sur le fond de la volière, je dispose du sable, les oiseaux aiment s’y déplacer “à pattes”. Revers de la situation: il faut traiter plus souvent les oiseaux contre les vers. Il y a plus longtemps, l’espèce souffrait de mues prématurées, il semble que ces derniers temps, ce se soit amélioré.
Les Perruches multicolores seront reproduites en couples. L’élevage en colonie n’est pas possible, mêler d’autres espèces avec celle-ci n’est pas non plus du domaine du réalisable, les mâles de Perruches multicolores sont assez agressifs durant la reproduction. L’agressivité de cette espèce n’est toutefois pas aussi pointue que celle affichée par la Perruche à croupion rouge, Psephotus haematonotus, ou La Perruche bonnet bleu à ventre rouge, Psephotus haematogaster, n’empêche, un conseil ne coûte rien: ne placez jamais des oiseaux du genre Psephotus côte à côte. Ils ne cesseront de se battre au travers du treillis, les oiseaux peuvent s’entendre, c’est moins grave et cela stimule l’élevage.
Soins
Je prépare un mélange personnel pour mes Perruches multicolores. J’y mets beaucoup d’alpiste, toutes les sortes de millet rond, du chanvre, du niger, de l’avoine pelée, du riz, du carthame et du sarrasin; j’associe à ces différentes graines quelques graines de tournesol. Je préfère préparer mon mélange car je suis persuadé qu’il m’assure de meilleurs résultats. A chacun d’en décider.
Durant l’élevage des jeunes et durant les mois plus froids, je donne plus de tournesol pour procurer plus de matières grasses à mes pensionnaires. Deux semaines avant de les accoupler, je donne un surplus de chanvre pour exciter un peu leur appétence sexuelle. D’octobre jusqu’à la ponte du premier œuf je mélange de l’huile de germes de blé aux graines et à la pâtée aux œufs. J’espère ainsi éviter le mal de ponte. Mes oiseaux reçoivent aussi des graines germées trois fois par semaine et l’eau de boisson est renouvelée chaque jour.
Toujours durant cette période, la pâtée aux œufs est remplacée chaque jour, j’y mélange du pain moulu, du couscous, de la levure de bière, vitamines et minéraux divers. Tout cela est humecté avec des carottes et des pommes râpées. Ce mélange n’est donné que trois fois par semaine lors du temps de repos. Aucun fruit ne manque à l’appel, jugez plutôt: pommes, oranges, concombres, carottes, paprikas, bananes, kiwis, noix, betteraves rouges, bottes d’églantier, pissenlit, etc.
De l’os de seiche, de la pierre iodée et un mélange de trois sortes de grit(écailles d’huîtres pilées, grit classique et gravier aidant la digestion) ne peuvent jamais manquer. Mes oiseaux reçoivent hebdomadairement du millet en grappe et mensuellement un nouveau stock de branches de saule ou d’arbres fruitiers. La Perruche multicolore n’est pas un rongeur de bois mais elle aime se délecter de bourgeons.
Mutations
Quelques mutations sont connues actuellement et une sélection de couleur. On parle de “jaune cinnamon” ou “jaune cannelle”, il s’agit d’un oiseau à la bande alaire rouge et à la tache rouge derrière la tête. On remarque aussi la “panachée dominante” très spectaculaire. Que cela soit bien clair: la présence de ces deux mutations n’est pas encore très grande chez les éleveurs.
La sélection de couleur dont j’ai parlé plus haut représente une Perruche multicolore dont les deux sexes présentent une culotte de couleur rouge. Un élevage sélectif très sévère a amené l’émergence de ce type d’oiseau.
Dans l’élevage des mutations, il faut que l’attention se focalise non seulement sur la couleur mais aussi sur le type et le format. Si on néglige de le faire, les oiseaux obtenus deviendront plus petits mais risqueront aussi d’être porteurs de maladies héréditaires et de déviations non-désirées. Je songe surtout à:la mue prématurée, les maladies de cœur, jeunes qui ne sortent pas vivants de la première mue, etc.) Il est dès lors très important de ne pas utiliser les mutants trop petits par rapport à la taille normale dans l’élevage et si vous le faites quand même, ne jamais accoupler de tels oiseaux ensemble. Mieux vaut essayer de les accoupler avec la forme sauvage.
Il ne faut aussi pas perdre de vue que par sélection de couleurs, on perdra les qualités inhérentes à la forme sauvage. Cela a été le cas chez la Perruche turquoisine, Neophema pulchella, tous les oiseaux visibles actuellement ou presque présentent des plumes rouges sur le bas-ventre. Il s’agit là des suites parasites de la sélection tant recherchée du “ventre rouge”. Il est pratiquement impossible de trouver la forme sauvage à l’heure actuelle. Il est donc plus que recommandé de bâtir des stams de forme sauvage et de ne pas se lancer dans l’élevage des mutations les yeux fermés.
Conclusion
La Perruche multicolore est pour moi un oiseau très agréable qui devrait avoir sa place dans toute bonne collection de grandes Perruches. Je la conseille à chacun, personne ne sera déçu et tous vivront d’excellents moments avec cette espèce.