Les cacatoes noirs, des oiseaux qui en imposent

Les Cacatoès sont une famille de Psittacidés aisément identifiable par quiconque, profanes inclus; toutes les espèces portent une huppe érectile, cela est un signe distinctif frappant.  Chez les unes, cette dernière est un peu plus longue et plus étroite que chez d’autres qui l’ont un peu plus courte.  Cet attribut est surtout érigé par l’oiseau lorsqu’il est excité pour une raison ou pour une autre.  Les espèces les plus communément rencontrées chez les amateurs et aux expositions sont les Cacatoès blanc(Cacatua alba) et le Cacatoès rosalbin ou Galah(Eolophus roseicapilla ou Cacatua roseicapilla).   Aujourd’hui, je voudrai vous entretenir des Cacatoès noirs.

Généralités

Je ne détiens personnellement pas d’oiseaux de cette famille, les informations qui émaillent cet article proviennent d’éleveurs européens et australiens.  Ces oiseaux ne figuraient en Europe, il n’y a guère, que dans les collections spécialisées de zoos et de parcs animaliers.  Tout doucement, un changement s’opère et leur élevage commence à prospérer chez les amateurs privés bien spécialisés.  Il s’agit d’espèces très onéreuses; cela freine bien évidemment l’ardeur des débutants.

Provenance

Les biotopes habités par ces oiseaux sont les forêts vierges et les savanes densément boisées jusqu’à une altitude de mille trois cents mètres en Nouvelle-Guinée et en Australie.  On les rencontre beaucoup sur les palmiers.  Ils vivent en couples, rarement en petits groupes.  Ils se nourrissent dans la cime des arbres, dans la couronne de palmes.

Nourriture

Dans la nature, ils se nourrissent de graines diverses, de noix, de fruits, de baies et de bourgeons du palmier pandanus.  Les oiseaux vivant en volière doivent être nourris d’un large assortiment de noix(cacahuètes, noisettes, noix palmistes, etc.).  On ne peut non plus passer sous silence les graines de tailles diverses comme du maïs, du froment, du tournesol, des pignons de conifères, etc.  Ajouter aussi des graines germées ou à moitié mûres, des fruits, de la verdure fraîche comme des petits pois, des carottes, n’oublions pas non plus une bonne pâtée aux œufs.  Veiller également à ce que des tests de seiche, une pierre riche en iode, du grit, des écailles d’huîtres concassées et des minéraux et vitamines essentiels à la santé de ces oiseaux soient toujours présents.  De l’eau fraîche pour se désaltérer et se baigner ne pourra pas manquer non plus.

Logement

Les Cacatoès noirs ne se rencontrent que chez les amateurs qui peuvent se permettre de payer les prix pharamineux demandés et qui de plus ont l’espace adéquat pour détenir ces animaux dans des conditions décentes.  Les grincements émis par ces oiseaux sont aussi un frein à leur présence en volière, ils sont agaçants, il s’agit là d’un euphémisme!

Les parois de la volière doivent impérativement être faites de métal, le treillis doit être bien résistant et les dimensions requises du volume ne peuvent faire moins de six mètres en longueur, deux mètres à deux mètres et demi de largeur et deux mètres et demi de hauteur.  Un abri protégé des intempéries doit être accolé à cette volière extérieure.  Des mesures plus grandes, si c’est possible, sont recommandées.  Un grand volume permettra à la femelle de se mettre plus ou moins hors d’atteinte des avances parfois agressives du mâle.  Une femelle de Cacatoès qui se retrouve logée dans une petite volière est condamnée à mort lorsque son mâle entre dans une crise d’agressivité.  Il ne faut aussi pas perdre de vue que les Cacatoès aiment creuser des cavités et des passages; si l’on ne prend pas les précautions nécessaires, ces oiseaux se seront évadés en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire.

Trop d’amateurs empruntent la mauvaise voie pour le logement de leurs Cacatoès; ils songent plus au nombre de volières qu’à leur qualité!  Ces oiseaux aiment voler en cercles, c’est pourquoi il faut veiller à leur en donner l’occasion et un mètre de plus en largeur sera le bienvenu.  En liberté, ces oiseaux aiment aussi se percher haut dans la couronne des palmiers, nos volières devraient pouvoir leur permettre de se percher le plus haut possible.  Si les simples règles précédentes sont respectées, beaucoup d’accidents seront évités et par corollaire, beaucoup de désillusions le seront aussi.

L’amateur qui se met ou qui voudrait se mettre à la détention de Perroquets ou de Perruches doit être au fait que ces espèces aiment à se déplacer beaucoup dans la nature.  Durant leur vol, elles pratiquent toutes sortes d’acrobaties et de jeux qui leur sont propres.  Elles aiment ronger l’écorce des troncs et des branches d’arbre.  Il est recommandé d’agencer leur logement en conséquence, cela éloignera la neurasthénie.  Quelques cordes épaisses et des plantes peuvent fournir des heures de plaisir aux Cacatoès.  Si les arbustes ou les branchages qui ont été installés dans la volière ont passé un mauvais quart d’heure, ce n’est pas grave, il suffira de les remplacer à temps!  La priorité est à donner aux oiseaux, le reste n’est qu’accessoire.  L’homme aime à être logé décemment lui aussi, n’est ce pas?

Elevage

La période de reproduction est dépendante de la saison des pluies dans les régions d’origine de ces oiseaux, donc entre août et février.  Les femelles pondent chacune un œuf, rarement deux.  Elles couvent seules, sans l’aide des mâles, durant une trentaine de jours.  Elles sont nourries sur place par ces derniers.  Les jeunes quittent le nid au bout de soixante jours et il n’y a qu’un seul tour par an.

Chez le Cacatoès banksien, le mâle érige sa huppe durant la parade nuptiale et la projette vers l’avant, les plumes des joues se dressent aussi jusqu’à en recouvrir le bec!  La queue s’étale en montrant la large bande rouge à la femelle qu’il convoite.  Un cri doux et ronronnant s’échappe de son bec et il s’approche de celle-ci en effectuant quelques courbettes.

Comme nid en volière, on peut utiliser une partie de tronc d’arbre de un mètre et demi de hauteur et qui affiche un diamètre de quarante centimètres.  Il faut suspendre ce bloc le plus haut possible.  Donner aux oiseaux des branchages frais de saule ou d’arbres fruitiers, ils en retireront le nécessaire pour aménager leur nid.  Ils rongeront le bois en copeaux pour en garnir le fond de la cavité.

Il est déconseillé d’élever les Cacatoès dans des loges étroites.  Bien que des succès aient été enregistrés en travaillant de cette manière, les échecs qui suivent les oiseaux dépérissant et mourant ne sont pas criés sur tous les toits!

Il faut entretenir des relations suivies avec les Cacatoès comme avec tous les oiseaux de volière d’ailleurs.  En veillant à leur faire perdre leur crainte naturelle vis-à-vis de l’homme on améliorera les chances d’élevage; des oiseaux peureux ne font pas de bons reproducteurs!  Par contre des Cacatoès qui ne s’enfuient pas à la première approche en criant à tue-tête, se mettront rapidement à la reproduction.

Les Cacatoès sont sexuellement mûrs à l’âge de quatre ans quoiqu’on puisse devoir attendre huit longues années avant d’enregistrer les premiers résultats d’élevage!

Compte tenu du fait que les jeunes Cacatoès sont élevées à la main pour entrer ensuite dans la filière commerciale et aussi d’autre part que beaucoup de parents refusent obstinément de nourrir leurs jeunes, il me semble utile de présenter une table avec les différents poids selon l’âge.  J’ai pu établir ce schéma avec l’aide d’un collègue australien; il devrait permettre aux éleveurs de s’assurer du poids de leurs oiseaux.

Age en jours    Poids moyen en grammes

1                           17

16                         87

32                      300

64                      603

96                      643

1. Cacatoès noir ou Microglosse

  • Scientifique: Probosciger aterrimus
  • Néerlandais: Palmkaketoe
  • Anglais: Palmcockatoo
  • Allemand: Palmkakadu
  • Description.  Cet oiseau fait entre cinquante-cinq et septante centimètres de longueur et la couleur dominante de son plumage est le gris noirâtre, il s’agit là d’un géant parmi les Cacatoès.  Le front et les lores sont noirs.  Les joues sont glabres et rouges.  La huppe est faite de longues plumes étroites courbées vers l’arrière.  La langue est rouge avec l’extrémité noire.  Les cuisses nues sont gris bleuâtre.  Le bec est noirâtre, les yeux sont marrons et les pattes grises.
  • Dimorphisme.  Extérieurement les deux sexes sont semblables, seulement la mandibule supérieure de la femelle est plus courte et plus recourbée que celle du mâle.  La couleur rouge des joues n’atteint chez elle que le dessous des yeux et est plus claire que chez le mâle.  La femelle érige moins souvent sa huppe que ce dernier.  Les plumes couvrant le dessous du corps sont jaune pâle chez les jeunes oiseaux tout comme le dessous des ailes.  Le bec est gris clair et a une extrémité blanchâtre chez les tout jeunes.
  • Sous-espèces.  Il en existe deux à côté de la forme nominale, elles n’en diffèrent que par la huppe et la silhouette.  Ci-après les trois formes:
  1. Probosciger aterrimus aterrimus, elle se rencontre aux Iles Aru dans le sud de l’Irian-Jaya, dans la Mer de Banda, dans la presqu’île de Cape York(Australie) et sur l’île Misool dans la Mer de Seram se trouvant à l’Ouest de l’Irian-Jaya.  La taille de l’espèce varie entre cinquante et soixante centimètres.
  2. Probosciger aterrimus goliath, cette sous-espèce, comme le laisse supposer la dernière partie de son nom scientifique est plus grande et peut mesurer septante centimètres de long.  Les plumes de la huppe chez cet oiseau sont plus étroites et l’apparence générale est plus gris foncé que chez l’espèce nominale ci-avant.  C’est un Cacatoès qui vit dans les îles situées à l’Ouest de l’Irian-Jaya(sauf Misool) et de la Papouasie Nouvelle-Guinée, Irian-Jaya et Papouasie Nouvelle-Guinée étant en fait deux états situés sur la même grande île qu’est la Nouvelle-Guinée.
  3. Probosciger aterrimus stenolophus, est la réplique du précédent mais les plumes érectiles sont encore plus étroites et plus réduites.  Cette sous-espèce se cantonne sur l’île Yapen dans le Golfe d’Irian, au Nord de l’Irian-Jaya.

Ces trois variétés diffèrent en longueur mais aussi en poids.  Le mâle de la forme nominale pèse ± sept cent quatre-vingt grammes, celui de P. a. goliath atteint un kilo deux cent cinquante grammes et sa femelle un kilo septante grammes.  Les femelles sont généralement, trois formes confondues, vingt pour cent plus légères que les mâles.

Spécificité.  Le cri du Microglosse est sonore mais on l’entend rarement.

2. Cacatoès banksien

Scientifique: Calyptorhynchus magnificus

Néerlandais: Banks’ kaketoe ou Zwarte roodstartkaketoe

Anglais: Red-tailed cockatoo

Allemand: Palmkakadu

  • Description.  Il s’agit pour moi du plus beau des Cacatoès noirs.  Sa taille atteint entre cinquante-deux et soixante-deux centimètres et le poids moyen de l’oiseau est de sept cent quarante grammes.  La couleur générale du mâle est le noir, les rectrices externes sont noires et portent une large bande rouge.  La nuque et le dos apparaissent noir verdâtre.  Le bec est gris foncé et l’œil brun foncé; les pattes sont brun grisâtre.  Cette espèce est dotée d’un cercle oculaire nu.  Les plumes du bas du corps ont un bord jaune orangé.  La queue aussi est caractérisée par une teinte jaune qui devient orangée vers l’extrémité, les plumes qui la composent sont striées transversalement de noir.
  • Dimorphisme.  La femelle a un plumage noir brunâtre et plus clair sur le dessous du corps.  Sa tête porte de nombreuses taches jaunes, sur les côtés du cou et sur les grandes et moyennes plumes de couverture alaire.  Ce sexe a un bec de couleur corne.  Les jeunes ressemblent à leur mère.
  • Sous-espèces.  Il y en a trois auxquelles s’ajoute la forme nominale.  Les voici:
  1. Calyptorhynchus m. magnificus, la forme nominale présente seulement en Australie orientale dont la presqu’île de Cape York jusqu’au sud-est de l’Australie méridionale, à l’Ouest du fleuve Victoria.
  2. Calyptorhynchus m. macrorhyncbus, est pratiquement semblable à la précédente, seulement la femelle est dotée d’un bec plus grand.  Vit dans l’Australie septentrionale.
  3. Calyptorhynchus m. samueli, elle aussi est un reflet de l’espèce nominale mais avec ses cinquante-deux centimètres de taille elle est notoirement plus petite.  Vit en Australie centrale.
  4. Calyptorhynchus m naso, petite espèce de cinquante-cinq centimètres.  La huppe est plus courte et plus arrondie.  Se limite à l’Australie du Sud-Ouest.
  • Spécificités.  Le Cacatoès banksien est parmi les Cacatoès les plus bruyants et les plus frappants.  Ses grincements sonores attirent assurément l’attention de qui passe dans leur voisinage.  Il aime se tenir dans les régions boisées où il va fourrager dans la canopée.  Ses déplacements sur la terre ferme sont du plus haut comique, il se déhanche comme un Canard!

Il vaut mieux laisser les oiseaux se choisir leur partenaire respectif, facile  à dire mais moins aisé à faire car acquérir de tels oiseaux est onéreux et ils sont en plus assez rares.  J’ai un ami australien qui détient et a élevé des oiseaux de la sous-espèce C. m. samueli.  Je vous livre ci-après le récit de cet élevage:

“J’ai trois couples de Cacatoès banksien; deux de ceux-ci se sont reproduits durant la période qui va de janvier à avril.  La troisième paire ne s’est adonné à la reproduction qu’en juillet.  Les œufs des deux premiers couples ont été couvés artificiellement tandis que le dernier couple a pu conduire un élevage naturel.  Les volières qui abritaient mes oiseaux avaient les dimensions suivantes: longueur, sept mètres et demi; largeur, deux mètres et demi et hauteur, trois mètres vingt centimètres.  Les trois couples disposaient de troncs d’arbres naturels qui faisaient chacun un mètre soixante de haut et dont le diamètre était de cinquante centimètres.  Ces “nichoirs” étaient suspendus dans un coin de la volière.  Je pourvoie toujours une réserve de copeaux de bois pour le fond de la cavité.  Je précise qu’il n’est pas essentiel de donner des nichoirs “naturels”, un parallélépipède artificiel fait tout aussi bien l’affaire.  L’œuf(la ponte ne comporte toujours qu’un œuf unique) du premier couple a été couvé artificiellement.  Elever ces oiseaux dès leur naissance, à la main ne nécessite pas des doigts de fée(cela est aussi vrai pour d’autres espèces d’oiseaux).  Le poussin a un duvet jaunâtre qui devient gris au bout de dix jours.  Dans l’élevage naturel, le jeune quitte le nid au bout de trois mois et il est encore nourri bien longtemps après par les deux parents.  Dès cette sortie du nid, on peut déjà distinguer les sexes car le jeune mâle a un plumage plus sombre que la jeune femelle.  S’y ajoutent des taches plus nettes et une allure plus altière.  Son organe vocal est aussi plus fortement développé.  La couleur finale n’intervient qu’au bout d’une période de quatre ans.

La nourriture est divisée en quatre parties égales: mélange de graines sèches diverses, de tournesol strié, de cardy et quatrièmement, d’un bon mélange pour grands Perroquets.  Chaque matin les oiseaux reçoivent des petits pois dégelés et des épis de maïs, ils auront été ramollis après avoir été plongés dans de l’eau chaude additionnée de jus de pomme et d’un mélange de graines germées composé d’un mélange pour Pigeons, d’un mélange pour Perruches, de maïs et de graines de tournesol.  Je donne ce mélange à maintes occasions et j’y ajoute de la betterave rouge.  Les amandes et les cacahuètes constituent la base favorite de l’alimentation que je donne à mes oiseaux.  Je n’exagère pas pour éviter l’obésité.  Les Cacatoès aiment aussi se délecter de trognons de pomme.”

3.  Cacatoès funèbre

  • Scientifique: Calyptorhynchus funereus
  • Néerlandais: Bruine kaketoe
  • Anglais: Black cockatoo
  • Allemand: Brauner Rabenkakadu
  • Description.  Ce grand Cacatoès qui mesure de cinquante-huit à soixante-cinq centimètres a un plumage d’une couleur dominante noir brunâtre, plus terne et plus brun sur le dessous du corps.  Un liséré jaune est présent aux plumes de la nuque, du dos supérieur, de la poitrine, du ventre et de la région anale.  Les plumes de l’oreille sont jaunes.  Les rectrices médianes sont noir brunâtre, les extérieures aussi d’ailleurs mais ces dernières portent une large bande jaune parsemée ci et là de taches noir brunâtre.
  • Dimorphisme.  La femelle arbore la même couleur que le mâle mais la tache qui se trouve sur chaque oreille est beaucoup plus intense tandis que les bandes jaunes sur la queue présentent beaucoup plus de taches noir brunâtre.  Le cercle oculaire de la femelle est gris et nu, il est rose chez le mâle.  De couleur corne chez la femelle, le bec est noir grisâtre chez le mâle.  Les jeunes ressemblent aux femelles.  Par contre les taches sur les oreilles chez les jeunes mâles sont plus claires tandis que le cercle oculaire est noir.
  • Sous-espèces.  Il en existe une en dehors de la forme nominale.  Voyez ci-après:
  1. Calyptorhynchus f. funereus, la forme nominale qui vit dans le Sud-Est de l’Australie, en Tasmanie, dans les grandes îles qui parsèment le détroit de Bass et sur l’île Kangaroo.
  2. Calyptorhynchus f. baudinii, parfois appelée le Cacatoès à queue blanche.  Les plumes couvrant l’oreille et le bord des plumes sont blanc sale, les bandes sur la queue sont blanches et légèrement marquées de noir brunâtre.  Cette sous-espèce se cantonne dans le Sud-Ouest de l’Australie.
  • Spécificités.  Ces oiseaux se tiennent en couples ou par groupe d’une vingtaine d’exemplaires.  Les dortoirs sont toujours installés dans de grands arbres croissant le long des rivières.  Les oiseaux s’y désaltèrent le matin en premier lieu tandis qu’à midi, ils cherchent un abri à l’ombre des arbres et se livrent alors à un nettoyage soigneux de leur plumage.  A la tombée de la nuit, ils vont encore boire avant de se rassembler pour aller se reposer dans leur lieu de repos habituel.  Leur nourriture en liberté se compose de graines, noix, baies, insectes(larves comprises) et il leur arrive de manger des fleurs.  Ils aiment se nourrir de graines de banksia, d’eucalyptus, d’acacia et de conifères.  Il semblerait que la forme nominale mange plus d’insectes que la l’autre sous-espèce qui préfère un menu plus végétal.

Le cri de contact de ces oiseaux bruyants est un assourdissant grincement à deux tons qui ressemble à “keow-keow”.

On ne rencontre que très rarement cette espèce en volière.  Exceptions faites toutefois pour le parc animalier “Blijdorp” de Rotterdam(NL) et quelques rares amateurs spécialisés.

Le régime décrit plus avant doit être enrichi de protéines animales complémentaires(insectes) qui sont d’une importance capitale pour cette espèce.  Les soigneurs du parc ornithologique “Walsrode” présentent le menu suivant à ces oiseaux: tournesol germé, froment, noix de mungo, avoine, cacahuètes et toutes sortes de noix, épis de maïs jeunes entiers ou épis de maïs en morceaux; s’y ajoutent encore toutes sortes de fruits et de légumes frais.

4.  Cacatoès de Latham

  • Scientifique: Calyptorhynchus lathami
  • Néerlandais: Latham’s zwarte kaketoe
  • Anglais: Glossy cockatoo
  • Allemand: Braunkopfkakadu
  • Description.  On le connaît aussi sous le nom de Cacatoès à tête brune.  Le mâle a la tête, la nuque et le dessous du corps brun foncé.  Le dessus est noir.  Les deux rectrices médianes sont noires, les dix autres portent une large bande écarlate.  La huppe peut s’ériger légèrement mais contrairement aux autres Cacatoès, on ne peut vraiment parler chez cette espèce de huppe érectile!  La mandibule supérieure du bec est boursouflée tandis que l’inférieure peut être décrite comme étant large.  Ce bec est parfaitement adapté pour forcer l’écale des noix de casuarina dont l’oiseau aime se nourrir.  L’iris est brun foncé; la taille est de plus ou moins quarante-huit centimètres alors que le poids atteint environ quatre cent trente grammes.
  • Dimorphisme.  Certaines femelles ont des plumes jaune clair sur la tête dont le ton est très variable, d’autres n’ont pas de plumes jaunes sur la tête.  Le liséré des plumes de la queue est rouge et jaune avec des blocs horizontaux noirs.  Le bec de la femelle est gris mais ce ton n’est souvent pas aussi foncé que chez le mâle.
  • Les jeunes sont reconnaissables au plumage du dessous du corps.  Les plumes qui le composent sont ourlées de jaune.  Ce dernier ton est également plus ou moins présent sur les oreilles, aux rémiges externes et plus discret sous les ailes.  La queue des jeunes oiseaux est identique à celle des femelles, certains juvéniles l’ont parfois plus jaunâtre.  A seize ou dix-huit mois, la moitié des plumes formant la queue ont mué.  Le reste sera renouvelé à la prochaine période de mue qui se présente vers l’âge de trente mois.
  • Sous-espèces.  Cette espèce très rare ne compte pas de sous-espèce.
  • Spécificités.  Il n’y a qu’en Australie que le Cacatoès de Latham est détenu en volière.  L’espèce est très menacée dans la nature.  Heureusement, quelques amateurs sont occupés à changer la donne, tout doucement ils produisent d’encourageants résultats d’élevage.  Pourtant, la réputation de ce Cacatoès est de ne pas se reproduire en volière.  L’origine de cet état de chose résiderait dans l’absence de noix de casuarina dans son alimentation.  Mon correspondant australien s’inscrit en faux contre cette assertion.  Selon lui, il y a des éleveurs qui parviennent à maintenir des oiseaux de cette espèce en parfaite condition sanitaire sans que ces noix n’interviennent dans leur alimentation.  Il ajoute quand même qu’il est recommandé de fournir ces noix aux Cacatoès de Latham durant une certaine période de l’année.  Absolument en présence de jeunes au nid et à raison d’une trentaine de noix par jour!  Etrangement la femelle pond un premier œuf qu’elle néglige totalement!  Un deuxième œuf fécondé sera pondu quelques jours ou même un mois plus tard.  A la naissance du petit, il est courant que sa mère le laisse seul durant une paire d’heures!  Il n’y a aucun risque de refroidissement car le jeune dispose d’un duvet jaune spécial qui le protège.  Il faudra que vingt jours se passent avant que le jeune se tienne sur ses pattes chancelantes.  Toujours selon mon ami australien, le cri du jeune est comparable à celui du jeune Cacatoès banksien.  Le mâle peut se montrer très agressif envers son rejeton.  Le Cacatoès de Latham n’est pas un oiseau farouche et il se laisse observer sans problème.

En 1980, il n’en restait moins de soixante couple en liberté dans le bush australien!

5.  Cacatoès à tête rouge

  • Scientifique: Callocephalon fimbriatum
  • Néerlandais: Helmaketoe
  • Anglais: Ganggang cockatoo
  • Allemand: Helmkakadu

L’autre nom vernaculaire de cette espèce est Cacatoès Ganggang.

  • Description.  Le plumage est coloré de gris et les plumes sont ourlées de gris blanchâtre.  Cette espèce n’a pas de huppe aussi développée que celle des autres Cacatoès de la famille.  Elle est écarlate chez le mâle, plus petite et gris foncé chez la femelle, l’allure fait plutôt désordre.  Le bec est de couleur corne et l’iris est brun foncé.  La taille de l’oiseau est de plus ou moins trente-cinq centimètres et son poids varie autour de deux cent quatre-vingts grammes.
  • Dimorphisme.  La femelle se distingue encore du mâle, nonobstant la couleur de la crête, par la présence d’un ourlet jaune orangé aux plumes du dessous de l’aile.
  • Il faudra trois ans avant que le plumage du jeune ne devienne celui d’un adulte mais les sexes sont discernables dès l’âge d’à peine quatre semaines!
  • Sous-espèces.  Cette espèce ne compte pas de sous-espèce.
  • Spécificités.  Je n’ai pu admirer le Cacatoès à tête rouge qu’à un seul endroit jusqu’à présent, il s’agit du parc ornithologique Walsrode.  Il devrait y en avoir ailleurs en Europe mais certainement pas en quantité énorme.  La population de cette espèce est en augmentation en Australie.  Le stress et la solitude amènent souvent le Cacatoès à tête rouge à se piquer les plumes.  Mon correspondant australien tente de prévenir cet aléa en donnant journellement à ses oiseaux des branchages de conifères qui sont immédiatement réduits à l’état de copeaux!  Certains éleveurs procurent quotidiennement des pommes de pin, des branches et autres “passe-temps” à leurs oiseaux, cela semble une bonne initiative car tout ce qui peut éviter le picage des plumes est le bienvenu.  Il est recommandé de procurer des branches de conifères, surtout de Callitris, et d’autres essences comme celles d’Acacia, de Casuarina, d’Eucalyptus, de préférence E. macrorhyncha

Le Cacatoès à tête rouge est mûr sexuellement à l’âge de quatre ans.  Parfois il faudra que l’éleveur fasse preuve de patience car il arrive que les oiseaux ne se reproduisent qu’une fois l’âge de huit ans!